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CERCLE DE LA CROIX BLANCHE
26 juin 2008

Pourquoi les historiens de Jeanne d'Arc passent-ils sous silence le « Miracle de Bayonne ? »

D'abord, parce que presque tous s'arrêtent à la mort de Jeanne d'Arc, en 1431. Ensuite, parce qu'ils n'ont pas compris ce grand miracle, dans l'ensemble de la mission de Jeanne.

Ils n'ont pas su, même les meilleurs, que le couronnement régulier et divin de cette mission eut lieu à Bayonne et pas ailleurs. Commencée par tant de miracles, Dieu ne se devait-il pas, pour ainsi dire, de la terminer par un grand miracle ? Il le fit à Bayonne.

On ne l'a pas vu ; les modernes ne l'ont pas compris.

Le Miracle de la Croix, ce fut le sceau mis par Dieu à la mission de Jeanne d'Arc. C'est ici, à Bayonne, que fut scellé et ratifié le mystère divin; pas ailleurs.

Les contemporains, eux, ne s'y trompèrent pas. L'historien si curieux, Jean Chartier, qui a consacré tout le chapitre 253 de sa Chronique au siège et au Miracle de Bayonne, nous le dit en ces termes précis : « Ainsi, par la grâce et la bonté divine, furent réduits en la main et l'obéissance du roy de France, les duchés de Normandie et de Guyenne, et généralement tout le royaume de France, excepté seulement la ville de Calais » : épilogue divin du Miracle de Bayonne.

Cependant, Chartier ne dissimule rien et raconte la seconde campagne de Guienne.

Car il y a eu un événement considérable, qui a désorienté les historiens modernes de Jeanne d'Arc et c'est leur excuse. C'est la « trahison » des sires de Lesparre et de Montferran, en Bordelais, qu'on regarde à tort comme une suite naturelle de la guerre de Cent Ans. Non, ce fut un incident fâcheux, qui éclata et ne fut réparé que deux ans après, par la victoire de Castillon (1453).

L'ennemi était entièrement « bouté » hors de France, depuis plus d'un an, lorsqu'à la voix de quelques traîtres, il voulut y revenir. Plus de 5 000 hommes débarquèrent avec Talbot pour reconquérir la Guienne. Charles VII reprit les armes. Jeanne d'Arc l'aida certes du haut des Cieux, en cette rencontre, quoique régulièrement Dieu eût clos sa chère et sainte mission par le Miracle de Bayonne.

Voilà ce dont il faut se souvenir.

John Lingard, auteur d'une Hist. d'Angleterre (traduite et publiée par L. de Vailly), est ici bon à entendre. II ne irait pas à la mission de Jeanne d'Arc, mais il raconte les hauts faits de cette "intéressante jeune fille". Il ne parle ni du siège, ni du miracle de Baronne. Mais pour lui, lu guerre était terminée, lorsque "arriva une députation des habitants de la Guienne qui, impatients du joug de leurs nouveaux maîtres, offraient de renouveller leur allégeance, et sollicitaient l'aide d'une armée anglaise. L'invitation fut acceptée avec empressement et le commandement donné à Talbot qui avait atteint, sa 80° année". On voit que c'est ici le commencement d'une guerre nouvelle et non la continuation de l'ancienne. Hist. d'Angleterre. II p. 531. Paris. Charpentier in-12 (1843).

 

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