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CERCLE DE LA CROIX BLANCHE
26 juin 2008

Comment le souvenir de ce Miracle s'est-il perdu à Bayonne ?

On pourrait répondre qu'il n'y a pas de documents à ce sujet et c'est la vérité. Mais il y a indirectement des preuves de cet oubli invraisemblable, mais très volontaire.

En effet, à Bayonne, on aimait à célébrer les anniversaires des événements favorables à la ville.

Par exemple, on connaît la procession et les fêtes religieuses annuelles de S. Simon et S. Jude, depuis le 28 octobre 1578, jour de l'ouverture de la Barre dont les eaux de la mer faillirent engloutir Bayonne ;

La procession et les fêtes religieuses du dimanche après S. Jean Baptiste, depuis 1594, rappelant la trahison avortée de Château-Martin, contre la sécurité de la ville;

La procession et les fêtes religieuses, en souvenir de la conspiration de l'espagnol, Pedro Muriez Mantilla, en avril 1651, qui fut dénoncée par Menigne Saube-le-Bile.

Pourquoi donc la ville de Bayonne ne fit-elle rien pour rappeler le Miracle de 1451 ?

Parce que cet événement se produisit dans des circonstances qu'il était difficile de rappeler.

Fallait-il illuminer pour rappeler un échec local, trop sensible à l'amour-propre bayonnais ?

Bayonne, loyale, n'avait pas renié sa vieille nationalité ; elle l'avait défendue avec ardeur, car le souvenir des ancêtres y était pour beaucoup, surtout dans les classes dirigeantes. On devint Français mais à quoi bon rappeler, chaque année, au peuple, qu'on ne l'avait pas été pendant des siècles ? Il y eut, de la part de tous, une conspiration du silence, qui rallia toutes les volontés et tous les coeurs. Ne suffisait-il pas de payer régulièrement le lourd impôt de guerre de 40 000 écus d'or, même diminué de moitié par la clémence royale, sans afficher du jour au lendemain par des fêtes publiques et une exubérante allégresse des sentiments que le temps seul pouvait faire naître, grandir et qu'une occasion favorable devait provoquer ?

Car, la première génération passée, le grand événement fut oublié.

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